La chambre de Monde

Ce soir le tonnerre gronde au loin. Le ciel pleure ses enfants morts. Je suis heureux de pouvoir me réfugier dans ce qui semble être une pièce dédiée à mon confort personnel. On m'a dit que je pouvais l'aménager comme je le souhaitais. Soit, mais que pourrais-je faire ici ? Mon foyer se trouve dans les prairies du Mulgore, où je me rends si peu souvent... Une bourrasque vient faire claquer les volets. J'ouvre la fenêtre pour les attacher à nouveau, et l'eau vient fouetter mon visage. Tout est si sombre que l'on ne saurait dire s'il fait nuit ou non.

Après avoir difficilement fermé la fenêtre, le vent se montrant résistant, je décide de jeter un coup d'oeil à cette pièce. Les murs sont vides de décorations, et seuls un lit et une armoire viennent meubler l'ensemble. Cependant il y a une cheminée. Malgré le temps, je décide d'aller dehors chercher du bois afin de me faire un bon feu. Il pleut depuis longtemps maintenant, et je ne sais pas si je trouverais des bûches sèches. Mais j'ai déjà besoin de sortir et de sentir le vent sur mon visage.

A peine ai-je mis le nez dehors qu'une caravane de kodos passe. Elle est conduite par des marchands gobelins. L'argent se moque du temps qu'il peut faire. Le monde est entrain de changer et le désert ravage nos forêts. Mes chers kodos, animaux nobles et fiers, et loin d'être têtus comme le pensent certains... vous voilà réduits au rang d'accessoire mercantile. Tiens il y a quelques stères de bois près des appartements des Messagers. Tout a été prévu. Mais je préfère me balader un peu, il me faut marcher un peu.

Pourquoi ai-je emmené ma masse et mon bouclier pour aller chercher du simple bois ? Les branches mortes sont donc si dangereuses ? J'ai des réflexes qui sont inquiétiants. Je regarde mon arme quelques secondes, et je souris. Un sourire de dépit, car je soulève alors ma masse pour laisser l'eau s'écouler sur elle et ainsi emmener le sang séché de ce matin. Pourquoi ces elfes et ces humains ont-ils encore attaqué La Croisée ? Pourquoi ont-ils accepté que moi, Monde, je communique avec eux ? Pourquoi se sont-ils montrés cordiaux avec moi ? Pourquoi leur chef empêchait ses soldats de m'attaquer ? Pourquoi ont-ils tout de même attaqué La Croisée ?

L'eau de pluie lave le sang de ma masse, qui s'écoule sur ma main. L'attaque avait-elle vraiment eu lieu ce matin ? N'était-ce pas plutôt cet après-midi ? Ou hier ? Peut-être demain... car cela ne cesse jamais. "Tous à Astraanar !". Ces cris de vengeance résonnent encore en moi. Je laisse tomber les quelques morceaux de bois que je venais de ramasser. Mes mains commencent à bouger et mon esprit se fond alors avec celui du loup fantôme. Je me mets alors à courir vers les plaines du Mulgore. Dans le refuge, la porte encore ouverte de mon appartement claque avec le vent...

J'arrive dans la chambre prêt à râler sur son propriétaire ,ou à défaut son voisin ou quiconque qui passera par là et aurait été susceptible de fermer cette porte à ma place.
A mon grand regret il n'y a personne.
La chambre semble vide, pas d'affaire personnelles si ce n'est un sac dans un coin...un sac bien trop grand pour un troll...sûrement le sac d'Agnhor, de sioux ,d'harade ou de Monde...

Un frisson me parcours..Je suis inquiet...peut être est ce temps étrange ou l'absence de mon frère et d'Aghnor dans le refuge...ou peut être est ce chambre vide...

Ce refuge est bien loin de nos terres à tous , il faudrait peut être faire quelque chose pour que chacun s'y sente chez soi...

Il faudrait aussi une salle commune où se retrouver dans ce bâtiment, justement pour les soirs où l'on se sent seuls....
Je ressors de la chambre en prenant soin de vérifier à trois fois que la porte est réellement fermée et je repars vers ma chambre...

Alors que la nuit était tombée au refuge, chacun entend les portes claquer et les pas lourds caractéristiques des taurens. Celui qui arrive laisse derrière lui des traces de boue. Il pose alors au sol un gros sac rempli de cuirs épais et même, chose rare, d'écailles de dragons.

"Je reviens des marais des chagrins. Ce coin est infesté de dragonniens, et la chasse y fut bonne ! Même si le grand dragon Somnus m'a pris plusieurs fois pour cible, j'ai pu m'en tirer sans mal. D'ailleurs Sioux était avec moi au début, et ma foi elle s'en est très bien tirée ! Mais quels combats !"

Voyant que peu de monde portait attention à ses paroles, il tendit l'oreille pour écouter des personnes bien plus fourbues que lui.

"Il y a eu des raid dans le nord d'Azeroth ? Hum... Je... Je n'avais pas compris les choses dans ce sens... Vous vous êtes tous comporté en héros et moi... Il faudrait peut-être que je m'intéresse un peu moins aux dragons ces temps-ci, et plus à la paix..."

Un peu honteux, Monde partit alors dormir dans cette chambre où il n'avait jamais mis les pieds plus que quelques secondes.

Montant me coucher apres une journée harassante, je vois un Tauren devant moi, marcher d'un pas lent et fatigué.

Ce n'est pas Aghnor, je l'ai croisé en bas discutant avec kelogan , Kell et Seg. Ce doit etre Monde, sa corpulence ne me laisse aucun doute.

"Monde...?"

Le Tauren se retourna et je vis sur son visage , une tristesse que seul le remord pouvait infliger.
"Eh bien, mon ami, que se passe-t-il? Vous avez l'air si ... usé!"

Il m'expliqua en peu de mot ce qu'il ressentait ( Il est vrai que Monde parle tres peu, et jamais pour ne rien dire) . Ses chasses au cuir et ecailles de dragons, alors que d'autres essayaient d'apaiser les ardeurs belliqueuses de l'alliance et de la horde.

"Monde, mon frere... je peux vous appeler comme ca maintenant. Ne vous mettez pas dans cet état. Ce soir vous n'etiez pas la , moi non plus et alors...?
Vous croyez que nos amis vous nous montrer du doigt et nous renier pour ca? C'est mal les connaitre, au moins ceux de l'alliance, je ne connais pas encore suffisament bien vos freres Taurahe ,les trolls, les orcs ou les reprouves pour dire ceci a leur propos.

Demain c'est vous et moi qui seront seuls devant ceux qui sont ivres d'ichor et de sang, qui n'ecouteront aucuns de nos mots pour cesser la tuerie. Vous avez deja vecu cela, n'est ce pas Monde?"

Je pris Monde par le bras et l'accompagnai à sa chambre.

"Reposez vous , mon frere. Demain est un autre jour, alors cessez d'eprouver ce sentiment de culpabilté et gardez la foi en ce qui nous est cher..."

J'arrive devant la chambre de Monde....La porte n'etant pas fermée, je me decide d'y jetter un coup d'oeil. C'est la chambre la plus simple du refuge semble til...Quelques sacs de cuir par ici, quelques livres sur les dragons par là. On trouve pour seule décoration deux enormes griffes de dragons, surement des trophés de grande chasse...
Dans un coin, il y a également une affiche déchirée proposant d'asssister à la plus grande chasse aux dragons d 'Azeroth et signée Melchiek...Je souris, si la Garde sacrée de la horde me le permet, je serais heureux d'assister à ces combats moi aussi....

Je dépose devant la chambre un paquet cadeau et repars vers le fond du couloir...
[HRP : je vous conseille d'ouvrir vous meme votre cadeau...Je peux toujours vous y aider si vous n'y arrivez pas . A noter que je ne pourrais vous offir "in game" ce que vous y trouverez...!]

Il est tard et Monde revient de sa chasse. Aujourd'hui, les dragons des Terres Ingrates ont été au menu, ainsi que des dragoniens des marais. Autant dire que le tauren est content de sa journée. Il se trouve d'ailleurs dans le désert de Tanaris pour chasser le scorpion. Son nouveau maître, taneur du cuir de dragon, lui a demandé quelques services dans le coin. Monde en profite donc pour revenir au refuge. Il semblerait qu'il accepte mieux d'être loin du Mulgore ces derniers temps.

C'est alors qu'il voit un paquet cadeau posé sur sa paillasse, seul endroit que l'on pourrait qualifier de meublé. Le tauren pose alors son sac, soulève le cadeau et commence à se demander qui peut bien l'avoir posé là. Et commence à défaire le papier afin de voir ce qu'il peut bien contenir...

Monde se décide enfin à ouvrir le cadeau. Il avait été interrompu par quelques chasses urgentes, mais il était maintenant temps.

"OOOh... Un magnifique... une belle... hum... un caillou ?"

Monde regarde attentivement la grosse pierre étrangement brûlée...

"Il faut que mène mon enquête."

Le tauren prend alors la première Wyverne pour les Steppes Ardentes.

Monde arriva au refuge de Gadgetzan l'air soucieux. Sa présence y était rare, et ce n'était un secret pour personne qu'il ne se trouvait point à son aise dans le désert de Tanaris. D'ailleurs, rares sont les taurens qui avaient choisi d'en faire le lieu de leur exil, terme qui prenait alors tout son sens. Monde posa alors son sac, qui était étrangement vide par rapport à d'habitude. Il en sortit alors quatre totems qu'il posa devant lui et se mit à parler seul.

"Mes maîtres chamans ont de moins en moins de savoir à m'enseigner. J'ai même le sentiment, parfois, que j'ai vu plus de choses et compris plus de secrets qu'ils n'en verront jamais. C'est une étrange sensation. Pourtant ces terres sont parcourues par de puissants êtres, capables de bien plus de choses que n'importe qui."

Monde s'éloigna alors de ces quatre symboles du pouvoir chamanique, et regarda par la fenêtre du refuge. Dehors, une tempête de sable se levait et les voyageurs se pressaient pour regagner l'auberge tenue par des gobelins. Le tauren baissa alors ses yeux sur ses mains.

"J'ai fait couler beaucoup de sang. Et même si c'était pour la bonne cause, je me demande pourquoi les ennemis de la paix restent aussi nombreux. Est-ce que cela à un sens que d'imposer cette paix par ma hache ? Est-ce que je vaux réellement mieux que ceux qui décident de faire la guerre à l'Alliance et partent anéantir Astraanar ? Après tout, eux aussi cherchent à rétablir la paix par ces actions. Leur passé leur a simplement imposé un ennemi différent du mien."

Monde se retourna et marcha vers une tête de dragon qu'il avait ramenée hier du Temple Englouti. Il posa sa main dessus et la regarda quelques secondes.

"Certains se préoccupent tant d'une gloire éphémère et inutile. Est-ce mon lot que de piétiner celui qui fut mon compagnon afin d'obtenir ce que je convoite ?"

Monde se déplaça jusqu'à une table où se trouvait l'étrange pierre qu'il avait eu en cadeau. Il la saisit et l'examina.

C'est alors qu'un bruit d'explosion se fit entendre, puis des bruits de courses poursuites dans les couloirs du refuge. Des hurlements de terreurs finirent de déchirer le calme qui régnait auparavant. Monde attrappa sa hache dans un réflexe guerrier et se précipita au dehors de sa chambre. Des rires s'élevèrent et le tauren vit qu'une fumée bleuâtre s'élevait des oreilles de Kapisto. Plus loin, Kelogan était pris d'un fou rire.

Monde se mit à rire aussi.