Kellnaw

(...) j'étais petit, ma mère Elaine était enceinte ; mon père Manwin a décidé de quitter les terres luxuriantes de Stranglethorn ou il avait toujours vécu, pour monter à Stormwind. La région devenait dangereuse, des tueurs hantaient la jungle, il nous fallait partir. Je ne me souviens pas de ces lieux, j'étais trop jeune, ils ne sont rien pour moi (...)

(...) le voyage fut pénible, ma mère le supporta mal, et alors que nous étions en vue des hautes murailles de la ville, elle mit au monde mon frère, Manadan. Puis elle mourut, malgré les soins de mon père, malgré ses pouvoirs de guérison. Mais mon père était solide, sa foi était grande, et il ne baissa pas les bras (...)

(...) avons eu une enfance heureuse, Manadan et moi, même si souvent notre père n'était pas souvent là, en tant qu'aumônier des troupes du roi. Manadan était souvent en goguette dans la Vieille Ville, écoutant les histoires des vétérans, assistant aux entraînements des troupes ; moi, je traînais soit dans le quartier des nains, à m'extasier de toutes les machines invraisemblables que les gnomes construisent (même s'ils étaient plus rares chez nous à l'époque que maintenant), soit j'étais dans les hôpitaux à harasser les soigneurs pour tout savoir de leur métier (...)

(...) pourtant je me souviens à peine de ma mère et de sa mort, mais quelque chose a du m'en rester, un désir profond de soigner et de guérir, d'empêcher les gens de mourir avant terme. La mort est notre lot, mais elle doit venir après une vie bien remplie. Combattre pour défendre les siens est noble, mais les tueries inutiles sont un blasphème, une insulte à la Lumière (...)

(...) notre vie a toujours été habitée par la foi qui nous venait de notre père. C'est de lui que vient ma conviction que le meilleur moyen de servir la Lumière est de lutter pour le bonheur de tous ses enfants, tous, y compris les Trolls et les Taurens. Y compris les Orcs, dont la terre natale n'existe plus, et qui doivent vivrent parmi nous maintenant. Il n'y a que peu de races et de peuples qui sont vraiment maléfiques par nature, et nos rares collaborations passées avec eux ont montré que ce n'est pas leur cas. Jaina l'a bien compris (...)

(...) et vint la guerre, l'arrivée de la Peste et du Fléau. Mon père partit au Nord, à Lordaeron, avec une petite unité de soutient envoyé par l'Alliance. Il ne revint pas (...)

(...) Les morts-vivants ! Ennemis de toute vie, outils aux mains de puissances du mal, le Roi-Liche, les Démons qui veulent nous détruire. Eux sont nos ennemis ! Même les Réprouvés ! Leurs motivations sont manifestement mauvaises, et ils ne peuvent s'accroître qu'en se repaissant de nos morts. Ils ne sont pas un peuple, ils seront toujours une menace. Mais si jamais mes cauchemars étaient vrais ? Si je me retrouve face à un mort-vivant qui fut jadis mon père, pourrais-je (...)

(...) Manadan à décidé d'agir de façon plus violente pour préserver ses idéaux. Il est parvenu à rentrer dans le corps des paladins. Il dit que le glaive doit servir à répandre la Lumière. Je le comprends, mais je suis pour ma part la voie de notre père. Et puis nos maîtres, ici au séminaire, m'ont assez répété que je devrais souvent utiliser ma masse dans le monde qui est le nôtre pour être persuadé que j'aurais mon content d'action. Et si je ne veux pas de conflit, je n'ai pas l'intention de rester sans défense face à qui m'attaquerait : j'ai trop à faire pour mourir avant l'heure (...)

(...) le corps égorgé de Manadan a été découvert en plein champ, dans cette Marche de l'Ouest de plus en plus troublée ou il avait été appelé. Pas mon frère ! Cela n'en finira t'il donc jamais ? Non, pas tant que nous continuerons à nous dresser les uns contre les autres comme si (...)

Je suis le dernier de ma famille, le dernier des Tirn'Og ; puisse la Lumière vous bercer en son sein, mon père, mon frère, ma mère. Mais je ne suis pas seul. J'ai mon cousin Aelmanda à mon côté, solide comme un bouclier. Et Torendril, cet intrépide chasseur elfe qui m'a donné son amitié, qui m'a appelé frère. Et j'ai tous ceux qui, quelle que soit leur race, leur profession, leur activité, veulent que tous puissent vivre libres sous le soleil. Je contribuerai à mettre fin à ces conflits stériles. Il le faut, ou nous mourrons tous

(...) Ces deux dernières nuits, j'ai fait des cauchemars qui me laissent épuisés...Cette expérience traumatisante, à bord des ces navires échoués depuis des lustres sur la côte des Paluns, et hantés par ce qui fut un fier équipage et n'est plus qu'un ramassis de cadavres affamés, m'a marqué : cette malédiction qui a transformé mon corps pendant un court instant en celui d'un mort-vivant en décomposition, même si mon esprit est resté intact, cela me glace encore rien que d'y penser !
Dans mon rêve, je soutenais des troupes contre les armées du Fléau. Je crois qu'au loin, c'était Lordaeron en flamme, même si je n'ai jamais vu cette ville. C'est curieux autour de moi combattaient des amis cher, Aelmanda, Torendril, mais également des compagnons de mon père, comme Alwin ou Urion...et à un moment, la Lumière m'abandonne. Pas que j'ai épuisé mon pouvoir, non, je ne le sens plus. . Ael, Tor, tous commencent à me désigner du doigt et à s'approcher de moi, l'air menaçant ; il ne semblent plus comprendre ce que je leur dis...Mais le pire, c'est lorsque je vois que mes mains pourrissent et tombent en lambeaux...Là, je m'éveille en hurlant (...)

(...) Voir Galahad discuter longuement, en tout cas essayer, avec cette reprouvée à Ratchet semble avoir eu des effets très positifs : mes nuits ne sont plus troublées par des cauchemars sans fin. J'ai même pu essayer de négocier une trêve avec une représentante réprouvée de ce groupe de la Horde qui a attaqué ces réfugiés de Stromgarde. Père, je serai peut-être bientôt prêt à venir fouler ce sol ou tu as disparu...(...)

(...) je parcours de plus en plus les régions au nord des Royaumes Orientaux, et je dois avouer que ce que j'y trouve me séduit. Il se dégage de ces lieux une beauté austère, en rien comparable à ce que la foret elfique peut offrir, mais qui touche davantage mon coeur. Les Hautes Terres d'Arathi, malgré les troubles et les conflits, la ruine de Stromgarde, prennent à mes yeux un caractère enchanté, avec leurs landes parsemées de mystérieux cercles de pierres. Même la prudence qu'imposent les prédateurs, les établissements de la Horde à proximité, et les élémentaires qui semblent y pulluler (à proximité des cercles de pierre d'ailleurs) ne parviennent à gâcher mon plaisir. Quant à la région des Contreforts d'Hillsbrad, bordées par les puissantes montagnes d'Alterac, je trouve qu'elle dégage une saine vitalité que je ne pensais pas trouver en ces lieux. Partout les hommes reconstruisent, cultivent, sèment, malgré la présence des murlocs sur les côtes, des araignées qui rôdent, et malgré la vigilance qu'impose la présence de l'avant poste de la Horde du Moulin-de-Tarren. A proximité de trouve le formidable dôme magique qui se dresse au coeur des ruines de Dalaran, et que je n'ai pu franchir jusqu'à maintenant. On trouve aussi le camp d'internement pour Réprouvés de Lordamere, un triste endroit, sans doute nécessaire...en tout cas, à la lumière de mon court passage en ces lieux, il m'a semblé que les morts-vivants étaient traités aussi humainement que possibles par nos gens.
Je suis de plus en plus attiré par ces lieux, peut-être vais-je y établir mon "camp" de base" pour les ambassades que j'ai en tête, plutôt qu'en Theramore, je ne suis pas encore sûr. Ce qui est certain par contre, c'est que mon sang vibre beaucoup plus fort en ces contrées qu'en parcourant les jungles de Strangleronce oùu je suis né, malgré les attraits de Baie-de-Butin.
Je serai bientôt prêt à traverser la Foret des Pins d'Argent, et, au delà, à affronter les Prairies de Tirisfal et ce qui m'y attend peut-être...(...)

(...) ça y est, je les ai vus de mes yeux : les murs de Lordaeron, baignants dans cette espèce de lumière blafarde et hideuse qui tient lieu de jour et de nuit là-bas. Lordaeron, ou mon père est mort. Lordaeron, qui abrite en son sein Undercity, la capitale des Réprouvés. La capitale...le fait que je puisse l'écrire ainsi montre bien l'évolution des mes sentiments. Il y a peu, j'aurais écrit "le nid des Réprouvé" ou "l'antre des Réprouvés"...mais l'exemple de Galahad, les Réprouvés plutôt amicaux que j'ai pu croiser, et également le fait que certains des pires tueurs que j'ai affrontés étaient vivants plutôt que mort-vivants, font que je commence à les plaindre plutôt que les haïr, même si je crains toujours ce qu'ils peuvent faire.
Même en ce qui concerne mon père, c'est moins la possibilité qu'il soit devenu un Réprouvé qui m'effraie maintenant, mais plutôt, si c'était le cas, comment se passerait les choses si nous nous rencontrions : le reconnaîtrais-je ? Me reconnaîtrait-il, lui ? Sa nouvelle condition ne pourrait-elle pas lui faire perdre la mémoire ? Que faire s'il m'attaquait ?
Mais je commence à me dire que même s'il était devenu un Réprouvé (je ne parle pas des choses sans âme inféodées au Fléau), oui même là, il resterait mon père....(...)

(...) et quel bonheur de retrouver Dagan ! Dagan, la fille de Conrad, ce vieil ami de mon père (même si, je l'avoue, j'ai toujours trouvé ce fier paladin un peu trop collet monté...mais mon frère l'adorait !) Dagan, ma petite "mini-soeur", à présent devenue une fière jeune femme ! Quelle joie de la retrouver ! Qu'elle a grandi ! Enfin, dans une certaine mesure, hé hé...(...)
(...) en tout cas, j'ai bien l'intention de veiller sur elle, si la Lumière me le permet ! Je veillais sur elle quand nous etions petit, maintenant qu'elle a quitté son foyer pour se lancer sur les routes, j'ai bien l'intention de continuer ! (...)
(...) Heureusement que nous nous sommes vus ! Sans cette lueur de joie, je ne sais si je n'aurais pas sombré dans la dépression hier soir...Et puis, cela m'a distrait de travailler un peu pour elle. Drole de cadeau tout de même, : je ne la vois presque pas pendant des années, et ce que je lui offre, ce sont des armes à feu ! Enfin, il faut adapter les dons aux gouts de ceux que nous aimons. (...)